"Quand Jésus apprit l'arrestation de Jean Baptiste, il se retira en galilée".
C'est assez surprenant. Lui qui a ressuscité Lazare, purifié des lépreux et guéri des paralysés, il aurait pu terrasser les gardiens de prison de Jean et le libérer. Pourquoi ne l'a-t-il pas fait?Pourquoi décide-t-il de fuir Hérode pour passer en Galilée, terre des païens? Ce sont des questions toutes simples dans le genre de celles que posent les enfants du caté. Les évangiles nous donnent des réponses, ils nous disent que Jésus est "doux et humble de coeur". Il ne combat pas avec les armes de la force, de la violence, de l'hostilité, comme beaucoup dans le monde.Il ne veut pas ajouter de la haine à la haine. Ce n'est pas un conquérant de territoires, de richesses ou de pouvoirs. Et s'il commence son ministère en Galilée c'est parce que c'est le plan de Dieu annoncé par les prophètes. Une "lumière" s'est levée pour les païens, les pauvres et les petits.
Cet évangile nous rejoint: au bout de 20 siècles, ce sont les ténèbres qui semblent dominer le monde; ces vagues incessantes de haine, de crimes, de génocides, de dictatures pour dominer, écraser et en profiter. Nous pouvons nous poser la question: où est-il ce Royaume de Dieu annoncé comme tout proche? Mais quand un malheur survient c'est toujours la même question: où est-il votre Dieu? Que fait-il?
La réponse nous la trouvons dans les évangiles: grâce au fils de Dieu fait homme, crucifié et ressuscité, le Royaume de Dieu est désormais proche de nous. Le Royaume de Dieu c'est Jésus lui-même, envoyé par le Père. Il est donc déjà là, il est arrivé pour nous. Il n'en demeure pas moins que le Royaume de Dieu est encore à venir. Il est à accueillir et à vivre. C'est un règne d'amour pour tout le monde et il ne s'accomplira parfaitement que dans l'éternité. En attendant nous sommes tous appelés à nous convertir et à tenir bon dans les épreuves. Le Christ nous assure que le mal n'aura pas le dernier mot.
Cette bonne nouvelle, le Christ veut qu'elle soit annoncée dans le monde entier. Vaste programme qui nous dépasse! Or voilà que dans l'évangile de ce jour, nous voyons Jésus choisir 4 hommes,2 multiplier par 2 frères. Ce ne sont pas des théologiens, ils ne savent que le
maniement des filets et recueillir le poisson. Dans notre société aujourd'hui ce n'est pas ainsi que se fait l'embauche, il faut des spécialistes, un entretien d'embauche, prouver qu'on est capable. Jésus ,lui , fait le contraire: il s'adresse à des hommes modestes qui n'ont pas de talents d'orateur pour convaincre les foules. C'est là qu'il nous faut réentendre l'appel du Christ:"Convertissez-vous"! Suivre Jésus suppose partager son destin, s'attacher à sa personne.L 'annonce de l'évangile n'est pas d'abord notre entreprise mais la sienne.
Pour cette mission nous ne sommes pas seuls, nous faisons partie d'une grande famille: l'Eglise. Nous en sommes les pierres vivantes. Le Christ veut que nous soyons unis autour de lui, car des chrétiens divisés ne peuvent donner qu'un contre témoignage.
En cette semaine de prière pour l'unité des chrétiens nous nous tournons ensemble vers le Seigneur notre Dieu avec nos frères catholiques, protestants, orthodoxes et autres. Cette conversion n'est pas acquise une fois pour toutes. On entend des horreurs dans les mouvements sectaires, y compris de la part de ceux qui se disent catholiques. Certains pensent avoir toute la vérité pour eux et ont raison contre tous. Pendant cette semaine de l'unité prenons le temps d'écouter ceux qui ne pensent pas comme nous. Et comme les gens de Galilée , mettons-nous bien simplement à la suite du Christ. C'est avec lui que se construira l'unité. C'est avec lui que nous pourrons témoigner du Royaume de Dieu. Lui seul peut nous conduire vers le Père.
Père Maurice Dajczlinder.
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