dimanche 13 mars 2011

Homélie du 13 mars 2011 1er dimanche de Carême

A en croire les lectures de ce 1er dimanche de Carême toute l'histoire de l'humanité pourrait se résumer en 2 tableaux:
1) Adam et Eve fraîchement sortis de la main de Dieu et plaçés dans un jardin de délices pour y être heureux.
2)Jésus de Nazareth, tout ruisselant encore de son baptême dans le Jourdain est aussitôt conduit dans le désert par l'Esprit Saint.
Le 1er couple peut choisir à volonté des quantités d'arbres. Un seul est interdit, l'arbre de la connaissance de ce qui rend heureux ou malheureux. Dieu l'a bien précisé: s'ils en mangent il y a un très grand danger.
Au désert, Jésus, lui, a faim, depuis 40 jours qu'il n'a pas mangé.
Survient un étranger: il propose ses conseils. Dans les 2 cas les conseils se ressemblent.
Pourquoi faudrait-il se soucier de Dieu pour mener sa vie? Dieu ne nous a-t-il pas créés libres? L'homme et la femme, Jésus lui-même, ne sont-ils pas à l'image de Dieu? Dieu est-il limité, contraint par quelque chose?"Vous serez comme des dieux"( si vous m'écoutez) dit l'étranger à Eve."N'es-tu pas le Fils de Dieu?" susurre-t-il à Jésus.
Tout l'art de la tentation est là: insinuer le soupçon. Le tentateur du paradis terrestre est représenté sous la forme d'un serpent( tout soupçon est un venin mortel).Au désert Israël avait fait l'expérience des serpents venimeux.Il y a pourtant un poison plus grave encore que le poison des serpents les plus venimeux: le soupçon. C'est un poison mortel. Il tue la confiance, il tue l'amour. Or l'amour est notre milieu naturel, puisque nous sommes fils de Dieu. Sans amour notre vie est empoisonnée, nous ne pouvons pas vivre ........
Au désert, par contre, le tentateut ne prend pas la peine de se déguiser, il affronte Jésus en clair, il s'agit de détourner le Fils de Dieu de sa mission.
On connait la suite. Au jardin d'Eden, le serpent a gagné. Eve mange du fruit, elle en donne à son mari qui en mange aussi. Alors leurs yeux s'ouvrirent, cependant pas pour voir qu'ils étaient commes des dieux mais pour voir qu'ils étaient nus, fragiles et vulnérables. Leurs yeux s'ouvrirent pour leur malheur. La pub était mensongère, c'était un mensonge." le père du mensonge". désormais ils ne voient plus Dieu tel qu'il est, ils se détournent de lui, ils le fuient.
Au désert, par contre, Jésus n'a pas flanché dans sa confiance en Dieu, il n'écoute qu'une chose: la parole de Dieu. Voilà son unique référence; inlassablement, il trouve dans l'Ecriture où est la volonté de Dieu.
Il y a donc 2 manières de vivre: celle d'Adam et celle du Christ. Adam soupçonne Dieu. Le Christ lui fait confiance à fond. Tous nos malheurs viennent de ce soupçon qui nous ronge.L'arbre de la connaissance du bonheur et du malheur est réservé à Dieu et à lui seul. lui seul connaît ce qui fait notre bonheur et notre malheur. Décider ce qui est bon, de ce qui est mauvais pour nous est une fausse piste qui nous conduit au malheur.
Alors conclusion:" convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle". Notre Carême a commencé par cette phrase qui nous dit le secret du croyant. Cette Bonne Nouvelle est vraiment Bonne. Dieu est bon, bienveillant. Il n'est que cela. Le secret du croyant c'est de la croire à fond de lui faire confiance et de pouvoir lui dire de tout son coeur:" que ta volonté soit faite" parce que la volonté de Dieu n'est que bonne. Le Carême est ce temps offert où nous essayons de réapprendre les manières de Jésus.
Réapprendre la confiance en Dieu . le chrétien n'est jamais qu'un païen en voie de conversion.
Père Maurice Dajczlinder

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